Faut-il mettre le nouveau et excellent Mario Kart DS dans le lot des mascottexploitations aux côtés du fatigué Crash Tag Team Racing et du sympathique, mais fantomatique, Jak X ? Difficile à apprécier. La légitimité du premier jeu Mario Kart de la SuperNintendo est indiscutable. Il s'agissait à l'époque d'une vraie création originale et totalement réussie. Mais depuis, malgré, ou à cause, du passage à la 3D, les karts se sont peu à peu dévitalisés de la Nintendo 64 à la GameCube, et la version GB, très serviable, ne laisse pas un souvenir très neuf. La version DS, d'ailleurs, assume son côté archive en compilant des circuits propres à chaque épisode aux côtés de quelques inédits. Et les séries de petites missions permettent de tester d'avantage la méticulosité du programme sans changer l'arbre généalogique d'un des jeux les plus vénérés au monde.
Le grand raffut autour de Mario Kart DS, qui n'exploite pas hélas la surface tactile de la console (guère appropriée à un jeu de course évidemment), est surtout dû au démarrage des services en ligne de Nintendo. Après des années de résistance pour des raisons techniques (trop instable pour l'environnement hyper fiables des jeux Nintendo) et économiques (Nintendo dénonçait l'absence de business modèle rentable), l'entreprise séculaire propose enfin à ses fans de jouer ensemble online, et gratuitement. Même si Nintendo refuse intrinsèquement de faire la course aux nouvelles technologies, on remarque que c'est tout de même à un jeu de course et de compétition qu'elle convie les joueurs du monde entier pour leur première rencontre à travers le réseau des réseaux. Pour un routier du jeu vidéo ayant pratiqué toutes les itérations, le Mario Kart DS n'apporte pas grand chose de neuf en terme de gameplay si ce n'est le plaisir de constater que oui ça marche bien aussi sur DS, et en 3D, oui, jouer avec d'autres gens en passant par Internet, en Wi-Fi même, c'est satisfaisant, oui le 2e écran permet de mieux anticiper la situation et même de conduire sans voir lorsqu'un jet d'encre balancé par un adversaire obstrue l'écran principal du haut.
Vraiment apprécier Mario Kart en 2005, c'est accepter le retour en arrière et capitaliser sur ses souvenirs, et faire jouer, avant tout, la nostalgie. Reconnaissons néanmoins, que les tous jeunes joueurs qui découvrent Mario Kart aujourd'hui, en seront aussi fous que ceux qui l'on pratiqué en 1992. Et c'est bien là l'objectif de Nintendo : continuer à s'adresser aux nouvelles générations de joueurs, leur faire aimer le jeu vidéo dès leur éveil au monde. Avec un peu de chance, ils continueront d'apprécier les jeux une fois adultes. Mais peut-être ne joueront-ils plus à Mario Kart pour de vrai, sauf par nostalgie. Alors ils tendront le jeu à leurs enfants...